10/23/2006

La route de la vallée et ses check points

Il faudra bien vous l'avouer un jour. Pour parvenir jusqu'à Grimentz, c'est long et fastidieux. La route, taillée dans les rochers et longeant de spectaculaires précipices, n'est pas très large (par endroits) et fort tortueuse (tout le long). Evidemment, le paysage dominant du fond de la vallée avec nos 4000 (montagnes de plus de 4000 mètres, s'entend) est majestueux, mais d'aucun aura déjà fort à faire pour tenir sa droite avant d'observer si loin s'il n'en a l'habitude...

De plus, hors saison hivernale, la route est régulièrement agrémentée de travaux. De grands aménagements ont eu lieu pour améliorer la sécurité en cas de chutes de pierres (aux changements de temps et de températures). Mais aussi des travaux de comfort, des zones d'élargissement qui permettent aux plus lents de se laisser dépasser par les autres. M'enfin... ce point-là doit encore être éclairci auprès de certains conducteurs aigris ou volontairement bouchés... Pourtant, malgré une frayeur ou l'autre, un pare-brise fendu par un bris de rocher, je n'ai pas souvenir d'accidents majeurs dûs à ces chutes. Ni indigènes qui l'empruntent régulièrement ni touristes qui l'escaladent par gros temps bien que slalomer ne soit pas un vain mot, parfois.

Cet été donc, ce n'est pas moins de 3 check points à franchir pour rejoindre la plaine. Et n'escomptez pas avoir la chance de passer au vert à chacun d'eux, c'est quasi mission impossible! D'accord, nous sommes bien loin de l'époque muletière ou descendre à Sierre équivalait à se prendre la journée pour le trajet, mais les exigences modernes n'induisent plus cette patience. Et s'arrêter 3 fois pour, de plus, se retrouver derrière une plaque rouge, c'est le comble! Chers amis belges, ne m'en veuillez pas. Certains d'entre vous sont d'excellents grimpeurs dans notre vallée, mais votre géographie ne vous permet pas la pratique que nous acquérons dans nos contours et l'impatience nous gagne lorsque le rythme n'est pas à notre mesure.

Ces jours-ci pourtant, il vaut la peine de prendre son temps ou même de s'arrêter en route car les couleurs automnales sont plus éclatantes encore qu'un étalage de poivrons (ne me demandez pas pourquoi je tiens à comparer les couleurs automnales à des poivrons...).

La route de la vallée, c'est la fierté des anniviards. Il y a plus de 100 ans maintenant, nos ancêtres l'ont bâtie et financée seuls, si mes souvenirs sont exacts. Non mes souvenirs de l'époque, et pour cause!, mais de ceux qui m'ont été confiés. Hèhè... Cet épisode est symbolisé à Niouc par les 6 peupliers qui bordent la route et dominent fièrement la plaine du Rhône, en signe de victoire et de fièrté.

NB. La photo au sommet est tirée de la fête des 100 ans de la route. Ce n'est donc pas une scène du quotidien ;-)